Duong Thu Huong est une femme de courage qui s'est engagée contre la censure au Viêtnam et est devenue l'une des figures phare de la lutte pour les droits de l'homme.
Dans Terre des oublis elle nous livre un récit alliant modernité et tradition, vieilles coutumes et dérives des temps modernes.
Miên est une jeune femme heureuse qui vit au Hameau de la Montagne entourée de son mari Hoan et de son cher fils Than.
Mais un beau jour un revenant vient troubler la douce quiétude de sa vie : Bôn, son mari déclaré mort durant la guerre. Tout le village est réuni et attend le dénouement (pourtant déjà connu) de cette confrontation.
Bôn n'a jamais oublié le doux visage de Miên et n'a cessé de penser à elle durant ces six ans de guerre féroce. Face à la pression forte, et pourtant impalpable, des gens du village Miên abandonne son mari et sa confortable demeure pour retourner vivre dans un taudis avec un homme qu'elle n'aime plus mais qui est un héros aux yeux du peuple.
S'en suit alors la vie des ces trois vietnamiens plongés dans la tourmente : la droiture et le sacrifice de Miên, la rage de vivre et le désespoir de Bôn, la tristesse infinie et la détermination de Hoan.
J'ai beaucoup aimé l'histoire de départ, ce décor splendide, cette femme que rien n'oblige à quitter son bonheur et qui pourtant accepte son sort. Mais je me suis vite lassée. Bien que l'écriture soit splendide, l'histoire traîne en longueur, on se perd dans la jungle avec Bôn qui se replonge dans ses souvenirs de guerre et je ne cessais de m'accrocher pour enfin retrouver Miên et savoir comment elle allait faire face et avancer.
J'ai adoré être plongé dans la culture de ce pays, dans les plantations de poivriers. J'ai grimacé dés que je me suis retrouvée en compagnie de Bôn et du fantôme du sergent...
Ce livre est un très beau roman mais le rythme était trop lent pour moi, l'auteur se perd en description et c'est bien dommage.
Je dois également vous avouer que Miên m'a agacé, se laissant trop facilement glisser dans le malheur, ne se battant pour conserver son îlot de bonheur face à la pression morale de la société. Vision d'occidentale ? Peut-être...
Vous trouverez chez Hydromielle une critique encore plus tranchée que la mienne et Miriannealu qui n'a pas pu aller au bout de ses livres à cause du ryhtme lent, leeeent, leeeeeeeeent de ce livre !
Aux Éditions LGF, Collection Le livre de Poche, Coffret, 699 pages, 10 €
Aux Éditions LGF, Collection Le livre de Poche, Coffret, 699 pages, 10 €
5 commentaires:
J'ai quant à moi aimé sans quasi aucune réserve, envoûtée par des descriptions d'une grande poésie.
J'ai aussi lu récemment ce bouquin et publié un billet sur mon blog.
Oui, le rythme est un peu lent, mais il me semble bien s'accorder avec la vie dans un village vietnamien de cette époque et d'ailleurs de notre époque encore.
MOi aussi, j'ai détesté Bon, Mien et Hoan m'ont agacée, mais est-ce que nous n'oublions pas un peu vite la force de la pression sociale dans un village? Je ne suis pas sûre que si Mien avait décidé de garder son bonheur avec Hoan, elle ne l'aurait pas payé très très cher. Chez nous aussi les femmes ont été complètement assujetties à ce que la société décidait pour leur vie (cf le coeur cousu, que je commence tout juste); Bref,j'ai eu l'impression de mieux connaître ce pays, grâce aux petits détails de la vie quotidienne, si bien rendus, et j'ai eu aussi l'impression de mieux mesurer le chemin parcouru vers un plus grand respect du libre-arbitre dans nos sociétés. Au final, plutôt pas mal pour un roman, non?
Anonyme, j'attends ton retour sur le coeur cousu !
pareil pour moi, je n'ai pas aimé du tout ...lent et cette femme m'a agaçé !!!
Pour info, l'auteur sera sur le plateau de la Grande Librairie jeudi soir.
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