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3 août 2010

Les derniers jours de Stefan Zweig


Dans Les derniers jours de Stefan Zweig, Laurent Seksik nous replonge dans le début des années 40. À cette époque, l’Europe toute entière est rongée par le nazisme et l’antisémitisme. Stefan Zweig a fuit l’Autriche depuis 1936. Il est allé se réfugier en Angleterre. Ici, les juifs ne sont pas persécutés, leurs livres ne sont pas brûlés. Mais bientôt l’Angleterre déclare la guerre à l’Allemagne. Son Visa, obtenu il y a peu, se voit barré d’une mention « ennemi d’État ». La fuite continue. Accompagné de sa deuxième femme, Lotte, il accoste à New-York puis à Pétropolis au Brésil. Dans cette petite ville du Sud de l’Amérique, la vie promet d’être paisible. Et pourtant, Zweig est perdu dans les ténèbres. Lotte tente d’insuffler la vie dans leur nouveau refuge. Son amour éperdu pour l’écrivain et son dévouement total ne suffiront pas à faire sortir son mari de son tombeau. Stefan est hanté par le souvenir de ces amis ayant décidé de quitter ce monde, par les récits d’horreurs venus d’Europe, par les mauvaises nouvelles relayées par la radio et la presse. Être au bout du monde n’y fait rien.

Grâce à cette biographie romancée, l’auteur nous entraîne dans la psychologie de l’un des plus grands romanciers du XXème siècle, ce « chercheur d’âmes » comme en témoigne une fervente lectrice de l’auteur. Une psychologie complexe, qui révèle un grand humaniste. Un humaniste qui ne peut supporter de voir une partie du monde s’enfoncer dans l’horreur et la cruauté. Seksik reconstitue également d’une façon très juste les pensées de la femme de l'auteur ,cette âme en peine qui n’aura cessé de douter et de s’effacer face à la vie emblématique de son mari. Lotte est prête à suivre son mari dans la mort, car elle ne peut concevoir de vivre sans lui. Son amour profond n’aura pas suffit pour chasser l’ombre qui n’a cessé de s’étendre au-dessus de son mari jusqu’à l’engloutir. Une fin bouleversante qui m’a ému aux larmes.

Une fois commencé la lecture, on ne peut plus s’arrêter. Le lecteur est pris à son tour dans la tourmente de la guerre, et dans la tourmente d’une vie de fuite, sans échappatoire. Et l’on se dit qu’à présent, lire les romans de Stefan Zweig, ce n’est pas seulement se délecter d’une histoire de passion et de folie entre deux êtres, c’est aussi faire un pied de nez à l’histoire. Lire un auteur qui fut interdit de publication sous le IIIe Reich et surtout lui rendre hommage.

Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de ELLE 2011.

2 commentaires:

Maeve a dit…

Je suis en train de le terminer mais je ne suis pas emballée plus que ça. Je trouve le style très poétique, très bien écrit etc, mais lassant. Le point positif c'est que c'est très bien documenté.
J'attends la fin qui peut-être me fera changer d'avis.

Ankya a dit…

J'avais bien aimé cette lecture d'autant plus que j'ai déjà lu des livres de Zweig.
Par contre heureusement qu'il n'est pas plus long sinon il deviendrait très déprimant.

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